Les directeurs commerciaux sont-ils des managers comme les autres ?
- Rémi Plenier

- il y a 5 jours
- 4 min de lecture
Dans beaucoup d’entreprises, le directeur commercial est perçu comme un manager parmi d’autres : il encadre, anime, fixe des objectifs et suit les résultats. Mais dans la réalité, son rôle est bien plus exigeant.
Être directeur commercial, c’est être à la fois stratège, coach, négociateur, psychologue et catalyseur de la performance collective. Et à ce titre, non… il n’est pas un manager comme les autres.
1. Un manager orienté résultats avant tout
Le management commercial est le seul à être évalué en temps réel. Chaque mois, chaque semaine, les chiffres tombent : commandes, marges, taux de transformation, prévisions.
👉 Le directeur commercial vit dans une logique de résultats permanents, souvent sous pression. Son enjeu est de transformer cette pression en énergie positive sans la répercuter de manière toxique sur ses équipes.
C’est là que réside toute la différence : faire performer sans épuiser, exiger sans démotiver.
2. Un rôle d’équilibriste entre stratégie et exécution
Il est le pivot entre la direction générale et le terrain. À la fois porte-parole des décisions du comité de direction, et relais des réalités du marché.
Il doit parler deux langages :
celui du business, avec une compréhension fine des marges, du ROI et de la rentabilité,
et celui du terrain, fait de motivation, d’accompagnement et de compréhension des obstacles commerciaux.
Le directeur commercial performant est donc un traducteur stratégique : il transforme la vision en action, le plan en résultat.
3. Ce qu’un directeur commercial ne doit surtout pas être
Trop souvent, j’ai vu des directeurs commerciaux se perdre dans des postures contre-productives. Voici les plus dangereuses :
❌ Le “super-vendeur”, qui veut tout faire à la place de son équipe. Il vend à la place des commerciaux au lieu de les faire progresser. Résultat : il s’épuise et infantilise ses collaborateurs.
❌ Le “contrôleur de gestion déguisé”, obsédé par les tableaux Excel. Les chiffres pilotent tout… sauf les hommes. Il perd de vue la dynamique humaine, pourtant essentielle à la performance.
❌ Le “copain sympa”, qui confond proximité et laxisme. Il veut être aimé avant d’être respecté. Les règles deviennent floues, la performance s’érode.
❌ Le “pompier permanent”, toujours en réaction. Il court après les urgences, sans jamais structurer. Ses équipes s’épuisent faute de cap clair.
❌ Et le plus courant : le “technicien promu manager”, excellent vendeur devenu mauvais chef. Il n’a pas été formé au management et applique des réflexes de vendeur… à la direction d’équipe. Ce décalage détruit la cohésion.
4. Les 5 erreurs de comportement les plus fréquentes
Dans mes accompagnements de directeurs commerciaux et de leurs équipes, certaines erreurs reviennent invariablement. Elles nuisent à la cohésion et à la performance, à la fois individuelle et collective.
L’incohérence entre le discours et l’exemple Le manager qui exige de la rigueur mais arrive en retard ou ne tient pas ses engagements perd immédiatement sa crédibilité.
Le manque de reconnaissance Les équipes commerciales vivent à la performance. Ne pas valoriser les succès (même modestes) est un frein direct à la motivation.
La communication descendante Certains directeurs commerciaux “parlent”, peu “écoutent”. Or, c’est souvent sur le terrain que naissent les meilleures idées.
Le pilotage par la peur Faire pression, menacer, comparer en permanence : autant de leviers destructeurs à moyen terme. La performance durable repose sur la confiance.
L’absence de vision collective Un directeur commercial qui gère une somme d’individus sans projet commun crée une équipe “additionnelle” et non “collaborative”. Or, la cohésion d’équipe est le plus puissant accélérateur de performance que j’aie jamais observé.
5. Un métier où le leadership fait la différence
Le directeur commercial est plus qu’un manager : il est un leader de croissance. Son succès repose sur un subtil équilibre entre :
stratégie et exécution,
exigence et reconnaissance,
performance et humanité.
Il incarne la culture commerciale de l’entreprise. C’est lui qui inspire, fédère et donne envie de se dépasser.
Mes deux recommandations pour conclure
Sortez de votre bureau. Le vrai travail d’un directeur commercial, c’est le contact avec la réalité du terrain : clients, prospects, situations de vente, accompagnement des équipes. C’est là que vous comprendrez leurs besoins, leurs freins et leurs leviers de motivation. Un directeur commercial déconnecté du terrain finit toujours par piloter à l’aveugle.
Sachez vous faire aider. Prendre du recul, redéfinir une stratégie commerciale, bâtir un plan d’action cohérent et mesurable : tout cela nécessite un regard extérieur. S’entourer d’un consultant, d’un mentor ou d’un formateur expérimenté n’est pas un signe de faiblesse, mais une preuve de lucidité et de maturité managériale.
En conclusion
Non, le directeur commercial n’est pas un manager comme les autres. C’est un architecte de la performance, un coach de talents et un porte-parole du client. Son rôle est transversal, son influence est majeure, et son impact est mesurable.
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